Au départ c’est un visage plus complet, mais, au fur et à mesure, j’ai fait disparaître tout ce qui peut distraire du sujet de la toile. L’histoire de la toile, au départ c’est le plaisir de l’autoportrait. Après je ne sais pas pourquoi, tout à coup, il y a eu des nichons, un soutien gorge. Ça je ne peux pas le dire.
La cigarette bout-filtre, ça c’est pour le plaisir de la cigarette, mais je n’ai jamais fumé de cigarette bout-filtre par exemple. Il y a quand même une référence à une peinture, c’est « Le balcon » de Manet. Je l’ai depuis tout le temps adorée. Pour moi c’est ça, j’ai refait le balcon.
Ce jour-là je m’emmerdais. J’aime bien faire des auto-portraits en fait, quand je m’emmerde, c’est un bel exercice. Donc j’ai commencé à me dessiner le visage, tout au fusain, directement sur la toile. Je n’ai pas fait de croquis et puis après, au fur et à mesure de l’avancée…
Quand je travaille je ne commence pas à chercher la belle couleur chair. Après certaine chose se font en fonction de l’équilibre de la toile : si j’avais fait un beau bras, je n’aurais pas pu bien le placer. En même temps ça aurait été inintéressant et donc voilà, il y a des choses qui arrivent comme ça. Je rigole bien en général.
Comment ça en est venu là, je ne peux pas te le dire. Je m’amusais bien, ça me faisait rire. On dirait qu’elle est sérieuse, mais elle n’est pas sérieuse. Et puis même le fait de fumer une cigarette bout filtre, j’te dis, je n’ai jamais fumé une cigarette bout filtre.
C’est vraiment pour dire. Pour dire quoi ? Tout est faux en fait.
Autoportrait à la cigarette bout filtre
Collection Privée